Le vaudou ou vodou tel que nous le connaissons aujourd’hui est né dans la deuxième partie du XVIIe siècle au Dahomey, l’ancien nom du Bénin, et s’est étendu au Togo, au Ghana et à une partie du Nigeria. Une religion animiste traditionnelle bâtie autour des forces de la nature (la terre, le feu, l’air et l’eau) et du culte des ancêtres. Mais pour beaucoup c’est aussi une culture, un pouvoir, une médecine, une philosophie, et bien plus encore. Bref un art de vivre.
Avec la traite négrière (deux importants ports d’embarquement d’esclaves se trouvaient au Bénin à Ouidah et Grand-Popo), le culte vaudou va se propager dans les Caraïbes (notamment en Haïti), aux Etats-Unis (Louisiane) et au Brésil. Le Brésil où le vodou connaît une véritable renaissance depuis une vingtaine d’année notamment dans la région de Salvador de Bahia, très marquée par l’héritage africain.
Aujourd’hui certains spécialistes estiment qu’il y aurait dans le monde 200 millions de pratiquants, toutes variantes confondues. En Afrique, ce sont principalement les peuples Ewé et Mina du Togo et Fon du Bénin qui pratiquent le vodou. Les Yoroubas du Nigeria pratiquent eux le culte des Orishas, très proche du vodou.
Au Bénin, la mère-patrie du vaudou comme aiment à le rappeler les Béninois, des chiffres officiels datant de 2002 recensent 17% d’adeptes du vaudou, pour 39% de catholiques et protestants et 24% de musulmans. Mais la réalité est tout autre et le culte vaudou beaucoup plus répandu. Il est omniprésent dans la vie de la plupart des Béninois même s’ils pratiquent aussi une religion monothéiste. Il n’est pas rare de voir des catholiques ou des musulmans qui disposent de leur petit temple vaudou à l’arrière de leur maison. Certains vous diront qu’ils sont avant tout « vodouisants » et ensuite catholiques ou protestants.
Beaucoup font appel au vodou aux différentes étapes de leur vie mais aussi au quotidien pour s’attirer les bonnes grâces de telle ou telle divinité dans leur vie personnelle et professionnelle ou réparer une offense. Et nombreux sont ceux à porter autour du cou ou de la taille des amulettes et autres talismans fabriqués spécialement par les prêtres vaudou, souvent des petits sacs de toile ou de cuir contenant tout un tas de choses.
Pour se procurer les produits nécessaires au prêtre, il faut se rendre sur les marchés des féticheurs. Le plus célèbre de la sous-région se trouve à Lomé au Togo. On y trouve des statuettes, des écorces d’arbres, des plantes, des bouteilles contenant de mystérieuses poudres, des plumes de tout genre, des peaux de reptiles, d’animaux sauvages ou de poissons, des ossements d’oiseaux, des crânes de chiens, de buffles, de phacochères, de crocodiles ou encore de singes. Tout, même des ossements humains, vendus dans le plus grand secret.
Des pratiques qui sont difficilement compréhensibles pour nous autres occidentaux et qui ont au fil des siècles alimenté tous les fantasmes concernant le vaudou. Une image négative largement véhiculée par le cinéma et la littérature qui présentent le vaudou comme un culte maléfique, fait de magie noire et de sacrifices humains. Mais la réalité est tout autre, planter des aiguilles dans une poupée à l’effigie de son ennemi pour lui nuire cela n’existe pas.
Au Bénin par exemple, le vaudou a été interdit dans les années 70 par le régime marxiste de Mathieu Kérékou qui le comparait à de la sorcellerie. Depuis l’avènement de la démocratie au début des années 90 le vaudou a retrouvé sa place et a désormais sa fête nationale célébrée le 10 janvier et à laquelle ne manquent pas de participer les représentants de l’Etat. Signe de la bonne cohabitation entre la religion traditionnelle et les religions « officielles », lors de sa visite au Bénin en novembre 2011, le pape Benoît XVI a été reçu par les plus hauts dignitaires vaudou au Temple des Pythons à Ouidah, en quelque sorte la basilique Saint-Pierre des vodouisants.
A la base, la science maraboutique est bien différente du vaudou, la maraboutisme étant affilié à l’Islam.
Néanmoins, la culture des marabout est plus ancienne que l’Islam et il subsiste dans leur pratiques des éléments ancestraux qui ont des points communs avec le vaudou.
Par ailleurs, les marabouts ont l’esprit très ouverts et sont à l’écoute de ce que peut leur apporter les différentes cultures, connaissances, pratiques magiques. Nombreux sont ceux qui après avoir acquis la maîtrise de la science maraboutique par l’enseignement familial, voyagent de par le monde pour toujours de perfectionner.
Aussi, il n’est pas rare que des marabouts vous proposent des prestations incluant des rituels vaudou.